Dans le discours sur l’état de l’Union de 2019, au milieu des appels de Trump pour un mur et des déclarations sur la crise de la frontière sud, se trouvait la phrase suivante : « Je veux que les gens viennent dans notre pays en plus grand nombre que jamais, mais ils doivent venir légalement. »
C’est une nouvelle pour quiconque suit les (vraies) nouvelles. La contraction de l’immigration légale est la priorité affichée de l’administration depuis le début. En 2017, Trump a annoncé des plans pour réduire de moitié l’immigration légale. En 2018, l’administration s’en est tenue à son plan, avec des suggestions d’élimination de la loterie des visas de diversité ainsi que des cartes vertes pour les parents et les frères et sœurs de citoyens américains.
Une vraie nouvelle pour les avocats mais pas si bonne !
Les paroles de Trump sont une plus grande nouvelle encore pour les avocats qui aident les citoyens américains, les résidents permanents et les employeurs qui parrainent les immigrants légaux. Les membres de la communauté juridique sont de plus en plus frustrés par les retards, les tactiques d’obstruction et les problèmes si graves que l’Association américaine des avocats de l’immigration (AILA) a parlé de « crise » et de « mur invisible. »
Lorsque le Congrès a créé les services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis (USCIS), il les a chargés d’assurer un service public et ce, autant au bénéfice des États-Unis que des immigrants légaux. L’USCIS est censé traiter les demandes de cartes vertes basées sur l’emploi (les emplois où aucun Américain n’est disponible), de citoyenneté américaine naturalisée (pour encourager les détenteurs de cartes vertes à devenir des membres à part entière de la société américaine), de cartes vertes basées sur la famille (pour que les citoyens américains puissent parrainer un conjoint ou adopter un enfant étranger, par exemple) et de protection humanitaire (conformément aux obligations découlant du droit international et de la moralité élémentaire). Il ne s’agit pas d’un organisme d’application de la loi, le service est au cœur de son mandat.
Malgré le fait que l’USCIS ait reçu moins de demandes l’année dernière que les années précédentes, il fait toutefois état actuellement d’un arriéré de 2,3 millions de dossiers en retard.
Demandez à n’importe quel avocat spécialisé dans l’immigration, les délais de traitement à l’USCIS n’ont jamais été rapides. Attendre des mois pour toute action (même si c’était juste pour dire que l’agence a perdu votre chèque) a longtemps été la norme. Aujourd’hui, cependant, les demandeurs doivent ajouter des mois supplémentaires à la période d’attente avant même de pouvoir passer un entretien personnel avec un fonctionnaire et ce, avant qu’ils ne soient finalement autorisés à entrer ou à rester aux États-Unis, afin de commencer à travailler ou de rejoindre leur famille.
La frustration ne concerne pas uniquement les longues attentes. Elle concerne la façon dont l’USCIS traîne les pieds et met des barrages routiers lorsqu’il traite des cas propres et simples. L’agence programme des entretiens dans des cas qu’elle n’aurait jamais fait auparavant et émet plus de demandes de preuves (RFE) que jamais, demandant des documents pour prouver des choses qui ne sont pas toujours pertinentes ou légalement requises. Certains avocats font état de refus de dossiers manifestement injustes.
Ces questions ne sont qu’une partie de la façon dont le gouvernement américain agit désormais régulièrement pour limiter l’immigration légale. Il a institué une multitude d’autres changements de procédures et de politiques, dont beaucoup sont trop complexes pour être expliqués ici, mais qui ont tous le même résultat : rendre plus difficile l’immigration aux États-Unis.